Avant, c’était « Soir de Lune« , « Habanita« , « Féminité du Bois« , « Cèdre de l’Atlas« , « Fahrenheit« ou « Santal et Cardamone« …
Avant, c’était patchouli, cèdre, santal, cade, lavande, poivre, musc, un léger fond hespéridé et toutes ces senteurs fortement présentes, qui vous emportent la tête et remplacent votre propre odeur corporelle.
Le parfum
Cette entrée en matière peut paraître pompeuse, mais c’est bien cela. J’ai toujours vécu le parfum, comme une écharpe chaude et moelleuse, qui vous entoure d’un feu karmique. Une force. Se sentir pour se rassurer et aimer ce que le mélange produit avec la peau et la chaleur corporelle. Je le vis comme une identité.
Mon caractère se porte sur les fragrances épaisses et tenaces. Tout ce qui a l’allure d’une chaleur ardente me tombe sous la main. Pour peu que le feu se mêle à la rudesse du bois, un peu d’épices vifs et piquants, c’est l’extase. Bergamote, pourquoi pas, mais vite évaporée, juste là pour attiser le nez. Et surtout une odeur de mâle, histoire de croire que l’on maitrise les choses.
Tout cela, c’était avant. Mais avant quoi, me direz-vous? Avant que je ne prenne conscience des horreurs que la cosmétique conventionnelle fait subir aux animaux tout ça pour que je sente bon dans mes pulls… Alors j’ai abandonné.
Et je me suis retrouvée bras ballants. Le geste me manquait cruellement. Celui, qui finit de m’habiller le matin. L’ultime pshitt avant la vie active.
J’ai cherché vers les brumes. Elles portent bien leurs noms à vrai dire. La concentration en huiles essentielles est très menue et la tenue du parfum est presque une blague pour moi. Des odeurs jolies en sortie de bouteille, mais 30 minutes après….. Alors je dois le dire, j’ai été malheureuse. Je me suis résignée et je suis rentrée chez Body Shop. Par dépit, j’ai jeté mon dévolu sur « Red Musk« . Non qu’il ne sente pas bon, mais trop sage pour moi… D’ailleurs aujourd’hui, il n’est pas fini.
En janvier, je me suis rendue au 1er Veggie World de Lyon. Mon objectif était de passer ma journée à écouter des conférences et rencontrer Alice Greetham. Et j’ai rencontré Aimée de Mars. Proche du stand, mon nez a été attiré par la Mythique Iris.
J’ai entamé une conversation passionnante avec Patrick. Nous avons parlé de la marque, de sa fondatrice, de la vision qu’elle possédait de son métier. Puis, Patrick m’a présenté les parfums. Spécialiste en vins et en extrême sensorialité, j’ai défini mes préférences et il m’a orientée vers BOIS 21 et EAU 21 : des mixtes aux notes masculines. Les mots qui vont suivre sont le strict reflet de mon ressenti. Lorsque j’ai respiré BOIS 21, j’ai été investi d’une vibration profonde de la tête jusqu’au diaphragme. Tous mes sens se sont ouverts, y compris celui de l’imaginaire. Je me suis retrouvée à nouveau dans ses parfums, qui racontent une histoire.
En naturopathie, on articule les observations sur des tempéraments. Il semble que je sois une respiratoire contemplative. Si ce parfum n’a pas été conçu pour moi, il répond quand même à mon imaginaire. Et surtout ma cage thoracique se déploie dès que je le respire. Je me suis revue dans la forêt de Huelgoat en Bretagne…. D’abord il flatte le nez d’une belle astringence vivifiante, mais immédiatement la rugosité du bois réchauffe les sens.
Vous remarquerez que je parle de ces parfums en des termes énergétiques et des sensations physiques et psychiques. Et c’est là toute leur particularité.
Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que la Fondatrice de la marque était sur le stand. Alors que je discutais avec Patrick, elle m’est apparue, toute délicate, aux traits extrêmement lénifiants, de bleu vêtue, avec un sourire doux comme celui d’une enfant.
Valérie de Mars, la petite fille d’Aimée, crée ses parfums selon un assemblage de 21 huiles essentielles répondant à une vraie volonté bienfaisante. C’est l’Aromaparfumerie. Nous sommes dans le rayonnement, l’équilibre sensoriel, la corrélation corps-âme-esprit, l’holisme, l’alignement énergétique. Valérie est une femme touchante. Elle dégage une sérénité impressionnante. Elle me raconte son histoire, sa mamie, les plantes, son rêve, son problème de santé, et l’éveil. Elle me raconte sa conception du parfum, du respect de la matière, du produit, de l’humain, de l’animal. Elle me raconte qu’elle est heureuse. Elle se réjouit pour moi quand je lui explique que je change de vie aussi. C’est tout cela qu’il y a dans les parfums Aimée de Mars : un don de soi, de l’Amour pour les autres et les pouvoirs de la Nature.
Auprès d’elle, j’ai souhaité abordé le bonheur et ces grandes notions dont on parle souvent ici. Je vous laisse avec les jolies réponses de Valérie de Mars. J’espère qu’elles seront sources d’inspiration.
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Bonjour Valérie,
Je vous remercie d’avoir la gentillesse de répondre à mes questions, qui seront un peu éloignées des techniques de la parfumerie et de votre excellence en ce domaine.
LCAN : Le cheminement vers le bonheur passe par le changement. Et c’est l’idée même de cette mise en œuvre, qui provoque un épanouissement immense. En 2013, vous avez décidé de vivre votre rêve. Comment le déclic a- t’il eu lieu ? Avez-vous rencontré des peurs et quels facteurs vous ont permis de lâcher-prise, faire sauter les verrous et mettre en marche votre capacité d’agir ?
Valérie de Mars : « Le bonheur passe par le changement : le changement de soi même. « Celui ou celle qui ne sait pas être une source aura toujours soif ».
Ce chemin vers la source, vers l’unité en soi est long. Pour moi, le déclencheur a été un ennui de santé, j’ai perdu l’audition de l’oreille gauche après un burn-out qui m’a arrêtée pendant 2 semaines à l’hôpital. En sortant de l’hôpital, cela a été l’occasion d’enfin écouter ma petite voix. C’est à ce moment que je me suis souvenue de mon rêve d’enfant: être parfumeur. Que me fallait il de plus? Attendre d’être encore plus malade pour voir que je n’étais pas sur le bon chemin.
Alors oui j’ai lâché mes peurs, ça a été très dure car j’oscillais tout le temps entre la confiance et la peur. « Je ne suis pas capable, et la sécurité financière trop risquée…. » me disait mon censeur interne et en plus en plein divorce. Puis je me suis lancée et là encore j’ai douté puis petit à petit, les peurs sont parties, la confiance s’est installée. Il m’a fallu du temps. Encore maintenant, j’ai des moments de doutes, plus rares. Alors dans ces moments de doutes, je m’adresse à mes guides. »
LCAN : Votre visage est souriant et accueillant. Il émane de vous une presque palpable délicatesse. Vous faites preuve d’une vraie gentillesse. Cette notion est une des premières sources identifiées de félicité : donner sans attendre. J’ai ressenti un vrai bien-être à votre contact, comme si tout était simple. D’où vous vient cette capacité d’ouverture à l’autre ? L’avez-vous travaillée dans votre vie ?
Valérie de Mars : « J’ai eu la chance d’être nourrie à l’amour inconditionnel : celui de ma grand mère Aimée. Je crois qu’elle m’a montré le chemin. Je crois en Dieu, en l’Univers si vous voulez l’appeler autrement.
Ça n’a pas toujours été le cas, plus jeune j’étais en colère contre l’église et la religion catholique. Dieu est en chaque chose, chaque pierre, chaque plante, chaque animal et chaque personne. Son chant est en nous: notre Soi divin, j’ai la chance de le ressentir profondément en moi.
Je m’aime enfin avec ma perfection et mes imperfections (nombreuses). Alors je peux aimer les autres. « L’amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques » nous dit Teilhard de Chardin. C ‘est cela le bonheur pour moi: se sentir unifié « un », être en paix. »
LCAN – La conception d’un parfum fait appel à une vraie concentration. Je pense pouvoir affirmer qu’il s’agit d’un vrai moment de pleine conscience, où vous êtes en connexion avec vous-même. Je vous imagine humer les mélanges, fermer les yeux, et écouter toutes les sensations que la rencontre des molécules olfactives dégage. Avez-vous une technique pour entrer en connexion avec vous-même ? Des conditions, des points de projection, une idée fixe ?
Valérie de Mars : « L’inspiration, la création est ce moment ou l’on est connecté à ce qui est plus grand que soi, l’intuition. Cela se passe pour moi lorsque je suis au calme ou en voyage ou dans la nature. Les informations viennent à ce moment.
Au début comme je ne me faisais pas confiance, il fallait que j’ai l’information 3 fois avant d’agir dans ce sens. Maintenant, cela va plus vite mais pas encore de façon immédiate. »
LCAN : La psychologie positive est l’expression de la gratitude. Dire merci à la vie, aux éléments, aux coïncidences, à soi ou aux autres. A qui ou quoi auriez-vous envie de dire merci, là, maintenant ?
Valérie de Mars : « J’ai envie de dire merci à l’univers car tout est parfait, les difficultés que j’ai traversé (santé, travail, divorce) ont été des épreuves qui m’ont permis de me remettre en question, d’aller plus loin pour enclencher ce changement.
Merci à mamie Aimée qui est proche de moi dans l’invisible par ses signes (rouge-gorge, arc-en-ciel, plume). Merci à mes parents, et mes filles merveilleuses qui me font grandir chaque jour (l’adolescence n’est pas une sinécure!). Merci à mon ex-mari, qui m’a donné mes deux filles. Merci à Frédéric mon compagnon, que l’univers a mis sur ma route.
Car bien sur le hasard n’existe pas, il y a une loi universelle qu’on appelle le principe de cause et d’effet qui dit: « Il existe une cause pour tout effet produit et un effet pour toute cause. »
Je pense profondément que nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive et que l’un de nos rôles sur terre est d’écouter ce que notre âme nous souffle. »
J’espère que la profondeur des mots de Valérie de Mars vous convaincra d’essayer ses créations. Végan ou non végan d’ailleurs. Les sensations sont vraiment étonnantes. Outre toute la qualité olfactive et énergétique des parfums, Aimée de Mars a reçu cette année l’acception SLOW COSMÉTIQUE. Les produits sont imaginés, crées et assemblés en France. 95% des ingrédients sont d’origine naturelle. Valérie est investie par l’éthique humaine et animale, le sens des responsabilités écologiques et durables, notamment au travers de son soutien au Mouvement Colibris.
Vous savez cette écharpe chaude et moelleuse….. Et bien, je l’ai enfin retrouvée… Je laisse à nouveau une odeur dans mon sillon, pour mon plus grand bonheur….
Je remercie Valérie de m’avoir accordé du temps.
Bien à vous.
Delphine