Bon voilà, on y est, il fallait bien que je commence à vous faire un retour sur ma découverte de la Bretagne.
Deux semaines, que j’ai plein de choses à raconter, mais je sais pas comment les tourner. Un billet n’y suffira pas en plus. Je n’ai pas envie de faire un reportage chiadé du type guide spécialisé. Je vais plutôt présenter les choses comme je les ressens et ma vision de ce pays.
Bretagne, identité Bretagne, je m’appelle Bretagne
Avant de parler de la régalade des yeux, ce qui m’a le plus frappé sur ces terres bretonnes, c’est l’unité. Outre sa beauté à couper de nombreux souffles, la Bretagne, c’est UNE volonté partagée d’afficher une appartenance à des racines, à des rites, et à un environnement. Elle semble être dans le cœur de tous ces habitants. Cela m’a fait pensé à l’Alsace ou à la Corse, mais le degré d’unicité y est, je trouve, encore plus poussé.
Le Breton est fier d’en être, et je le comprends. Je ne parle pas de prétention comme dans certaines contrées, je parle de préservation d’identité. On y cultive une essence.
Vous êtes en Bretagne, vous le savez! Pas un endroit, où on ne voit pas un drapeau, la langue bretonne, un mot, une allusion… Le touriste est d’ailleurs excellemment bien reçu. Aucune fausse note de ce côté-là. Et je les en remercie. En Bretagne, tous nos contacts ont été agréables, tout le monde y est serviable, souriant et disponible, depuis la boulangère jusqu’au garçon de café. Des personnes, qui s’arrêtent pour vous indiquer le chemin quand on est perdu…
Cette essence est issue surement de sa localisation sur la carte, de son histoire. Peuple épargné de rien d’ailleurs, toutes les tragédies y sont passées…
Le patrimoine bâti y est énorme, et très entretenu. Toits d’ardoises, depuis les longères aux maisons de pêcheurs, même les constructions contemporaines ne dérogent à cette règle du gris anthracite. Visuellement, c’est élégant et hyper fort. D’autant plus que chacun fait des efforts de fleurissement en jouant le jeu de l’hortensia, l’agapanthe ou les impressionnants échiums. Tout le monde semble respecter avec ferveur cette colorimétrie. Les Bretons ne semblent pas subir leur appartenance comme une obligation.
Culturellement, on entretient les rites et leur transmission. Deux expositions en ce moment : BRETONNES, expo photo visible à Guinguamp, Rennes, Saint Brieuc, et Pont l’Abbé, dont le sujet n’est autre que le costume traditionnel breton féminin et MARIAGES EN BRETAGNE, une exposition de plein air visible à Landerneau, dont le sujet concerne les us et les « costumes » traditionnels autour du mariage en Bretagne.
La langue est présente partout. Je n’ose même pas parler de dialecte, ni de patois, à ce stade. Le breton est encore un ciment supplémentaire et participe à nous faire se sentir ailleurs. On n’est pas en France, on est en Bretagne.
Quant à la promotion du patrimoine, il se fait au quotidien. On trouve les produits phares de la gastronomie partout. Pas une boulangerie, qui ne propose pas son kouign amann! Et la marinière n’est pas uniquement l’apanage des touristes en mal de souvenirs de vacances. Une marque fait feu de cette originalité : A L’AISE BREIZH. Et la joyeuse petite bigoudène qu’on trouve sur les voitures.
Je suis heureuse de constater cette cohésion. Attention, je suis pas nationaliste ou ce genre de courant pur de dur. Ce que je trouve intéressant, c’est que pour le coup, cette unité n’a rien de sectaire, elle est ouverte aux autres. Le breton n’est pas avare, il est généreux de son âme.
En parlant de générosité, voilà les deux bonnes adresses qui m’ont plus que séduites, pour déguster des galettes fraîches, typiquement bretonnes :
Crêperie Ty Goem à Trébeurden
Le chef de ce restaurant a été élu « Meilleur crêpier de Bretagne 2015« . On n’a pas fait exprès, mais il s’avère qu’on a résidé dans cette commune pendant une semaine, alors évidemment qu’on n’a pas fait longs feux face à la carte et qu’on a réservé une table. C’est une autre façon de présenter les galettes et les crêpes. Produits frais et locaux sont mis à l’honneur, pour un dressage généreux et élaboré. J’ai aimé le petit plus dans l’audace des associations de produits : galette aux maquereaux frais, pesto et chèvre frais pour ma part, suivi d’une crêpe avec une compotée de fraises et de la pistache en dessert. La petite salle a été refaite, il y a quelques temps. Il faut descendre en basse ville, sur le port.
Crêperie l’Hermine à Morlaix
Cet établissement met à l’honneur à tout ce que j’aime. Les galettes sont confectionnées à base de farine BIO, transformée dans le coin. Le reste des produits répond au même cahier de charges et cela se sent au goût. Galette fine, un peu craquante sur les bords, cuite minute et non réchauffée. J’ai testé la galette aux algues fraîches récoltées à Roscoff. Une tuerie! Surtout avec le filet de jus de citron, qui va bien. Quant à la crêpe à la compotée de pommes caramélisées, que j’ai réclamé avec un sorbet aux pommes cidrées, comment te dire….. Le cadre est typique, avec poutres apparentes et un joli bazar d’objets chinés. L’accueil et le service hyper sympathique.
A bientôt pour un prochain billet « Bretagne »!
Nini