Permaculture : Le merveilleux potager de mon grand-père

le potager de mon grand père

© Destiny Films

J’en souris encore.

Ça me file des frissons tellement c’était beau.

Quelle quantité d’amour! [wp-svg-icons icon= »heart-2″ wrap= »i »]

8000 semi-remorques d’amour intense me sont tombés dessus.

Et rien à voir avec un ode à l’eau de rose poudrée, ou du surfait surjoué too much.

Hier soir, je suis allée voir le film « Le potager de mon grand-père » de Martin Esposito. Ce film documentaire est sorti le 20 avril 2016. J’attendais donc avec impatience, depuis la mise en bouche dans « Silence, ça pousse« , qu’il soit projeté dans mon département.

Il est question de CULTURE. Balayez dans tous les sens du terme.

On voit un homme, d’une bienveillance profonde, d’une toute jolie vieillesse douce, prodiguer des soins incessants à des plants de légumes magnifiques et cultiver une immense parcelle.

Un homme, dont la passion démarre de l’amour, tant dans la joie que dans la souffrance, et dont l’obsession salutaire est de cultiver, à la mémoire de sa femme, de longues rangées de végétaux, et de faire perdurer les semences.

Un homme touchant de véracité, qui cultive son savoir-faire en le partageant auprès de son petit-fils. En refaisant des gestes, connus et rassurants, pour se donner des forces et transmettre sa connaissance, « comme le grand-père me les avait montré, il y a soixante et dix ans ».

Un autre homme, qui cultive l’amour porté à son grand-père, en le faisant centre d’un film touchant, en lui parlant d’une voix douce d’enfant fasciné.

Cet autre homme, qui cultive son apprentissage potager en s’exerçant aux mêmes gestes, en devenant volontiers élève assidu.

Ce même homme, qui se cultive, dès a-présent, de futurs souvenirs et pour se faire, immortalise des images de vie, dont il nous fait profiter.

Le potager de mon grand-père

© Destiny Films

L’art de cultiver des plantes

L’art de se nourrir d’elles et cultiver des savoir-faire

L’art de cultiver la transmission

L’art de cultiver son bonheur

Martin Esposito filme son grand-père, meurtri par le décès d’une épouse chère, avec qui il entretenait un potager splendide.

En sa mémoire, un beau matin, malgré son chagrin de l’avoir perdue, il s’applique à faire renaître ce potager de l’amour. Comme si l’âme de son aimée était cachée à l’intérieur de la plus petite herbe folle de ce jardin.

Et après tout, pourquoi pas. J’aime à penser que c’est vrai.

C’est un hymne à la vie. Chaque graine plantée symbolise toutes les pensées amoureuses, qu’il a pour sa défunte. Chaque légume et fruit muris sont finalement l’image d’un amour éternel. Chaque fierté et sourire satisfait issus d’un beau produit sont aussi des larmes de souvenirs.

Le potager de son grand-père

© Destiny Films

« C’est beau la vie, mais c’est con » Vincenzo Esposito

On comprend le réalisateur, et l’admiration qu’il porte à son « papé ». On comprend son besoin d’aller le voir et de se repaître de ce bon sens qui habite ce grand-père.

Toute son intelligence est issue de l’observation de la vie. De l’amour qu’il porte à ses aïeux, à sa femme, à son « Martin chéri », et certainement à d’autres qu’on ne voit pas. De cette mission de vie de potager, qu’il s’est crée.

Parce qu’un jour, il a fallu manger et qu’il n’y avait que ça. Parce qu’un jour, il a découvert le goût d’un minestrone, qui lui a habillé la palais pour le reste de ses jours. Parce que chaque graine est importante, dans la mesure où elle induit une suite.

Et de dire: « C’est beau la vie, mais c’est con », quand il pleure son épouse.

Si vous appréciez le jardinage, une belle leçon de culture sauvage est à comprendre, avec faits à l’appui. Les légumes sont si magnifiques, dans ce éden sauvage. Et la preuve qu’une culture peut se suffire à elle-même, sans « transgéniques », sans « empestés », et sans « produits ». La preuve aussi qu’on peut faire pousser des légumes, dans un foutoir végétal pas possible, et que c’est finalement le plus efficace.

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J’ai pleuré évidemment. J’ai ri aussi.

Ce documentaire n’est pas très long, et pour ma part, je serai restée encore en compagnie de ce grand-père, aux tous petits pas grands choses, qui entrainent encore une fois une réflexion sur nos besoins et la richesse du peu. Redonner de l’essence à l’essentiel. Faire de la simplicité une évidence.

Planter des tomates, laisser faire, apprendre à attendre, contempler la floraison, se réjouir de l’arrivée du fruit, le manger à même le champ, cuisiner ces trésors de la terre. Conserver.

Je vous encourage à aller le voir. Ce film ne passe pas dans toutes les grandes salles. Il faut plutôt se tourner vers les cinémas indépendants. Fouiller sur le net pour trouver les salles et les jours de projection. Mais je vous garantie que ça en vaut largement la peine.

Je pense cependant, et j’avais eu la même intuition pour le film Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion, qu’il ira loin dans son cheminement.

C’est un beau film, dont la richesse des sens ne peut pas s’arrêter là. J’espère aussi qu’il pourra servir de supports pédagogiques pour nos élèves, pour illustrer diverses thématiques : la déclaration du Laboureur à ses enfants de La Fontaine, ou la transmission vue par Platon.

Je délire, je délire, mais je suis si enthousiaste.

Ce qui est drôle, c’est que j’ai publié un billet, il y a deux jours, sur la transmission en cuisine, et ce film m’a ramené à cette réalité.

Évidemment, j’ai reconnu en ce grand-père, quelques personnes de ma famille. Dans le fatras de son garage, et sa petite manie de stockage. Les milliers de bocaux. Quand il attache ses tuteurs avec des morceaux de t-shirts abimés, j’ai pensé à ma mère et sa marotte du recyclage.

Je vous laisse vous renseigner, mais allez voir se film documentaire.

Monsieur Esposito, j’espère que vous allez bien et qu’il fait beau sur vos plantations en ces jours de printemps? Je vous embrasse bien fort. Bien à vous. Delphine

Bien à tous.

Nini

Le potager de mon grand père

© Destiny Films

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