Le flexitarisme et moi!

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Aujourd’hui, mon billet sera une vraie ouverture à la discussion, ou du moins, un partage de mon état d’esprit actuel au sujet de ma consommation alimentaire.

Je ne cherche en aucun cas à lancer des polémiques, ni à juger les uns et les autres.

Il y a quelques temps, j’ai partagé sur un mode alimentaire de régime sans lactose, ici. J’y donnais mon avis sur SOJADE et laisser entendre mon appétence pour les produits BIO.

Dans mes recettes, ici et ici, vous avez pu constater que j’utilise aussi des aliments BIO, ou du moins j’essaie de faire attention à la traçabilité des produits.

Aujourd’hui, je me pose la question de savoir si je dois continuer dans cette démarche en ce qui concerne les produits carnés.

 

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Je suis issue d’une famille, où la nourriture et son pouvoir fédérateur sont hyper présents. De fait, j’ai toujours eu la chance de manger frais, varié, de bonne qualité, cuisiné. Cette tendance s’est transmise naturellement, et je reconnais avoir une vraie passion pour la cuisine. Je dois aussi dire que je suis tatillonne sur les produits, je sais même que parfois, c’est un peu lourd pour l’Homme. Parce que je ne veux pas céder au « tout-préparé », parce que je milite pour le cuisiné, parce que je dénonce les produits de la malbouffe. Mélange de crainte des provenances, et de mes anciens couloirs du régime. Je bouquine les étiquettes sur les produits.

Cependant, j’ai toujours préféré une salade de tomates fraîches avec du bon pain, plutôt qu’un plat tout prêt. Mais encore une fois, je ne dénigre pas les autres. J’ai des craintes, et c’est surtout elles, qui me guident ou induisent ma relation à la nourriture. Un burger maison m’intéresse, un burger MacDo me laisse de marbre.

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Dans ma famille, il y a eu des boulangers, mais surtout des bouchers-charcutiers. Voir des producteurs de lait, ou des producteurs de viandes. Jusqu’à récemment, je n’ai pas eu à me poser la question de la provenance de la viande, car pour moi, la filière était plus que traçable et je savais que les animaux avaient vécu dans la plénitude…. Un peu curieux de dire cela. Tuer un animal pour le manger est parfois considéré comme un acte barbare, alors évidemment parler de bienveillance… Et puis, j’ai quitté la sphère familiale et je me suis confrontée aux grandes surfaces……

Des couleurs, des aspects, des choses douteuses sur les paquets… [wp-svg-icons icon= »sad-2″ wrap= »i »]

La télévision propose de plus en plus d’émissions sur le sujet. D’où vient quoi? Comment c’est fait? Et surtout les scandales alimentaires. Je suis une grande fan de l’émission « Du champ au fourneau  » sur Campagne TV (Je suis une grande fan de « Campagne TV » tout court). Cette émission rend grâce au métier, et à des producteurs, qui aiment ce qu’ils font et ont du respect pour les consommateurs. Mais ça n’est pas toujours le cas . Et au delà, du consommateur, il y a des filiales, qui n’ont même pas le respect de la bête, qui va nous nourrir…

Je suis déjà dans une quête du bien manger, et je suis devenue inquiète de ce qu’on nous sert. J’ai décidé de retourner chez le boucher, d’acheter ma viande ailleurs qu’en grande surface, bien que cela ait un coût.

Et puis, il y a eu le rapport en octobre dernier de la FAO – Organisation de Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation. « Comment nourrir 9 milliards de personnes en 2050? « . Autant dire demain. Je me dis que ce rapport n’est pas là pour faire du dumping. C’est une alerte.

Il explique, que si on continue à avoir le même type de comportement de production de masse de la nourriture, alors que la population augmente, on va droit dans le mur. D’une part, les campagnes seront encore amenuisées et ça me rend folle! Ensuite l’eau va manquer plus que cruellement (ce qui peut être déjà le cas dans certains endroits, vu que nous ne sommes pas égaux en répartition d’eau, dans le monde), que les bêtes à viande vont finir par manquer parce qu’on en consomme deux fois plus qu’il y a 50 ans, et que pour autant cela pollue – gaz à effet de serre, machineries aux pétroles, intrants…

Le FAO préconise un changement drastique des habitudes alimentaires, moins d’animaux, plus de céréales, moins de gaspillage – hallucinant les chiffres aussi et se dire qu’on a tué un animal pour le foutre à la poubelle parce que périmé, ça me rend encore plus outrée – et hyper favorisation des modes agricoles vivriers locaux.

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Et c’est là que le BIO prend tout son sens!

Oui, on va me dire que les intrants se dispersent et que le vrai BIO n’existe pas. Je ne suis pas dupe de cet effet, mais je me dis que BIO, c’est plus qu’une espèce de marotte bobo, c’est le respect de la planète. J’ai vu une émission récemment tentant de démontrer que le BIO était un commerce, et porteur de fausses promesses. Pourtant c’est bien l’agriculture productiviste, qui a mis la terre dans cet état de danger, non? Appauvri des campagnes et des agriculteurs. Abattu des millions de bêtes, et provoqué des scandales entre vache folle et grippe porcine. On dit aujourd’hui que manger BIO, c’est cher. Oui! Puisque cette façon ancestrale de produire dans des conditions respectueuses, tant dans la culture que l’élevage, est devenu une originalité. Mes ancêtres étaient tous des paysans, ça n’avait rien d’original à leur époque.

En y regardant mieux, on s’aperçoit que c’est pile, ce qui est préconisé pour sortir de l’enfer, qu’on nous prédit si on ne fait pas attention. Et finalement, moi, j’aime ce concept. Ne pas foncer dans la surconsommation, pour penser à plus tard et aux enfants. Je sais pertinemment que beaucoup ne croit pas en ces prédictions. « Un jour, il n’y aura plus de pétrole!- Et alors je serai morte et donc plus là pour m’en apercevoir! ». C’est un peu égoïste comme excuse….. Et en même temps, si je commence à dire cela, je suis dans le sermon, n’est-ce pas? Je ne veux pas aller jusque là, juste tenter, moi, de faire quelque chose.

En tout cas, dans cette course à la sélection du produits « warrior », on a oublié de penser au naturel. Pourtant un épi de blé provient bien d’une graine… Rien de plus naturel…

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Je ne suis pas en train de dire que tout le monde doit manger BIO. Je suis en train de dire qu’il faut changer déjà les comportements alimentaires. Manger moins, mieux et sain. Faire gaffe au gaspillage alimentaire, à la flotte, et moi la première, je peux encore faire des efforts. Ne pas balancer la bouffe, ne pas manger plus que je n’en ai besoin, y’a des gens, qui crèvent de faim dans le monde.

Et voilà donc, pour y revenir que se repose à moi, la consommation de produits animaliers….. Ben oui, c’est latent ce concept derrière mes questions…

Suis-je réellement capable de cela? Je suis issue d’une « carnegie family » et sa consommation m’a été inoculée à la naissance. J’ai une réelle appétence pour cela. Je me mets à culpabiliser parfois. « Même si tu fais gaffe à la provenance, ma fille… »

Je me suis donc penchée sur les types de régimes alimentaires, au delà du lactose, et du gluten.

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Petit disclaimer:

– Végétarisme : Régime, qui consiste à refuser les aliments issus de l’abattage animalier. On « s’autorise » cependant les produits issus de l’animal, comme le lait, les œufs, le miel.

– Végétalisme : Régime plus abouti encore que le végétarisme, qui ne mange aucun aliment issu de l’abattage de l’animal, mais aussi issu de lui. Donc exit le lait, les œufs, la gelée royale, etc….

– Pescetarisme ou semi-végétarisme : Régime, qui « autorise » la consommation de poissons et crustacés.

– Pollotarisme : Régime, ou on peut manger de la volaille.

Et puis, il y a le Flexitarisme. C’est ce, vers quoi, je souhaite me tourner, dans un premier temps. J’ai envie de penser à un mode de consommation, plus qu’à un régime. C’est une TENDANCE, qu’on dit. Et j’aime pas, quand on catégorise cette envie de consommer mieux. J’entends minimiser ma consommation de viande aux occasions, avec des animaux qu’on a respecté, mais aussi manger des aliments cultivés dans un vrai respect environnemental. Et finalement, ça va pas forcément vers un régime du BIO stricto-sensu. C’est me dire que si je consomme des poireaux, c’est pendant la saison des poireaux, et que j’insiste pour que cela soit des légumes produits localement, vendu dans une coopérative ou même directement à la ferme.

Moi je souhaite la préservation de la ruralité. Ma campagne ne doit pas mourir. Elle nourrit les hommes, et c’est aussi pour cela qu’elle est belle.

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Et d’ailleurs, je crois aussi aux initiatives d’agriculture urbaine. Un peu de terre dans un pot, et on fait de belles petites choses!

A très vite.

Nini.

Juillet 2012 - Delphine 115

 

Cet article a 2 commentaires

  1. Dom
    Flexitarienne, tendance végétarienne, et opposée à l’élevage intensif… Je trouve un bon équilibre à ça, y compris « social ».
    Intéressant ton article ; des tas de livres à lire dont on pourra parler.
    Dom
    1. manini26
      Avec plaisir! Nini

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